Quand le Quartier Noir a été créé, nous n’avions qu’un objectif. Partager notre amour de la littérature noire. Puis, d’auteurs en auteurs, le simple club qui ne corrigeait pas les interviews, se contentant de les mettre en ligne avec l’engouement de se sentir privilégiés a laissé sa place à quelque chose de plus rigoureux, de plus cadré. Mais aujourd’hui, on vous présente un auteur qui a été parmi les premiers à nous consacrer de son temps. Un auteur nommé Nicolas Nutten.
Au quotidien, architecte de système d’information dans l’informatique, rien ne le destinait à devenir auteur. Il n’avait pas spécialement de formation littéraire, mais il avait déjà cette envie de créer. Il commence par se concentrer sur la guitare, pour évoluer vers le dessin avant de terminer par la photographie. De nuit principalement.
Côté littérature, il n’est que simple lecteur. Il ne se décrit pas comme un grand lecteur, mais plutôt comme un lecteur assidu. Il dévore les bandes dessinées d’auteurs comme Van Hamme ou Dufaux puis se tourne vers la lecture de thrillers.
Le déclic viendra d’une interview de Bernard Werber, dans laquelle l’auteur explique qu’à ses yeux, la construction d’un roman est similaire à la construction d’une cathédrale. Depuis le lecteur passif, entre dans une phase de lecture active. Le style de lecture où on décortique, on analyse et on cherche à comprendre le mécanisme de l’écriture.
Puis à force de lire, le point de bascule arrive, les planètes s’alignent et le lecteur se rêve auteur.
D’abord, il écrit des nouvelles. Une façon de se faire la main sur ce monde nouveau qui s’ouvre à lui. Puis il agrandit ses textes. Petit à petit, la nouvelle devient roman. Poussé par ses proches, il envoie un manuscrit aux éditions Nouveaux Auteurs qui, non seulement le publie, mais lui permettent également de gagner le prix du suspense, remis par Bernard Minier. Disparition commençait son voyage.
Ce roman a une genèse particulière. Alors en vacances, Nicolas Nutten cherche le point de départ d’un roman. Pendant des jours, il cherche, creuse, épluche son esprit, mais rien ne vient. À son retour, le déclic arrive. Sur la page de son navigateur, une actualité. Les rames du métro de Paris paralysées en pleine canicule. 3 000 personnes bloquées dans les rames qui deviennent rapidement des étuves, forçant des groupes de personnes à organiser eux-mêmes leur sauvetage. Là où s’arrête la réalité commence la fiction. Une jeune femme, Célia, disparaît dans les tunnels, forçant son conjoint à se lancer dans une course contre la montre pour la retrouver. 400 pages de tension.
Quand on lui demande pourquoi avoir choisi une disparition, il répond simplement que les affaires de disparitions l’attirent, car il ouvre un immense champ des possibles pour une intrigue de roman.
Suivra ensuite Comme deux gouttes de sang, un roman très différent du précédent, car plus libre et, de son propre aveu, moins cadré. Là où le premier roman ne tenait que sur ses propres recherches et notes, un contact noué lors d’une session de dédicace lui ouvre les portes de la section de recherche de la gendarmerie de Montpellier, élargissant encore les possibilités dans son intrigue.
Et encore une fois, comme je l’ai fait pour R. J. Ellory, je parle de l’homme et des romans. Mais, au final, c’est quoi un roman de Nicolas Nutten ?
Eh bien, c’est un roman original aux influences très vaste. De Franck Thilliez à Bernard Minier, de Maxime Chattam à Jean-Christophe Grangé (je confesse, les références, ce ne sont pas mes mots mais faites comme si.. !), ce sont des romans qui donnent l’illusion de tirer du côté américain avec un air à la Harlan Coben.
Lire un roman de Nicolas Nutten, c’est plonger dans des thrillers page turner au style très rythmé et très visuel. C’est plonger dans une lecture menée tambour battant sans répit.
Et c’est surtout ouvrir un thriller accessible à tous. Aux novices qui souhaitent se lancer dans le genre, tout comme aux lecteurs confirmés qui souhaiteraient découvrir de nouveaux noms.
Lorsque nous l'avions reçu en visio, nous avions déjà fait un petit compte rendu, disponible sur le blog. Mais ce portrait était l'occasion parfaite de faire une petite mise à jour sur l'évolution de cet auteur. On vous laisse donc avec ces quelques questions :
Quand on s'est rencontré, on était presque tous les deux au début de nos projets (certes, un peu plus nous que vous). Comment est le Nicolas Nutten de 2023, par rapport à celui d'il y a presque 2 ans maintenant ?
Impatient, car de belles choses sont à venir. Heureux de tout ce qu’il se passe autour de mes deux premiers romans. Rêveur, toujours, avec des projets d’écriture plein la tête.
Est-ce qu'un troisième roman va voir le jour et est-ce que le deuxième à une date de sortie poche ?
Mon troisième roman, Terra Mater, sortira le 5 octobre prochain. Je ferai une annonce « officielle » sur les réseaux dans quelques jours. Vous avez donc la primeur de l’information, même si la couverture a déjà commencé à circuler. Quant à Comme deux gouttes de sang, il sortira au format poche aux éditions Pocket en janvier prochain.
Quelles sont les meilleures recommandations à faire à quelqu'un qui veut prolonger l'expérience de Disparition ou de Comme deux gouttes de sang.
Lire mon troisième roman, Terra Mater ;-)
Une question qu'on ne vous avait pas posée à l'époque : quels conseils vous donneriez à quelqu'un qui veut se lancer dans l'écriture ?
Difficile de donner des conseils sur le sujet tant il y a de façons différentes de l’aborder. Néanmoins, je pense que pour écrire, il faut lire, lire et lire encore afin de se nourrir et d’enrichir sa plume. Ne pas se cantonner à un genre ni à une période donnée. Être curieux de tout. Ensuite, il faut être persévérant. Se fixer un but et essayer de s’y tenir.
Et une petite dernière : est-ce qu’il y a une question qu’on ne vous a jamais posée et que vous auriez aimé qu’on vous pose ? Et quelle serait la réponse ?
C’est fou, vous venez tout juste de poser cette question et par conséquent, la réponse est non ;-)
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