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Ghislain Gilberti

Né en 1977 à Belfort, Ghislain Gilberti est un ancien perceur et auteur de thrillers français. Créateur du personnage de Cécile Sanchez, il a actuellement à son actif 9 romans publiés, dont deux trilogies consacrées à cette dernière.

QuartierNoir : Bonjour Ghislain, est ce que, pour commencer, tu pourrais te présenter en quelques mots ?

Ghislain Gilberti : Je suis Ghislain Gilberti, auteur belfortain. J’ai écrit un premier livre, Dynamique du chaos sur internet avant qu’il soit publié. Sinon mon premier ‘’vrai’’ livre édité, c’est Le festin du serpent, pour lequel j’ai envoyé des manuscrits et recherché un éditeur. J’ai rapidement reçu trois réponses positives et j’ai signé en premier chez Anne Carrière.


QN : Comment es-tu entré dans l’écriture ?

GG : Avec Millénium. Je suis électricien de formation, donc j’ai aucune formation littéraire, et je ne lisais pas de polar ou de thrillers. Et un jour je suis tombé sur Millénium de Stieg Larsson et c’est là que j’ai mis un pied dans ce milieu. J’ai tenté le coup avec le festin du serpent et ça a très bien marché.


QN : Et tu as écrit une grande saga, avec tes deux personnages. Tu avais déjà prévu de les faire revenir ?

GG : Maintenant, on me demande souvent si certains personnages comme Lolita ou Kayane vont revenir, parce qu’ils ne sont pas morts dans la trilogie. Y’aura un rapport et je me rends compte seulement après l’écriture que ce n’était pas un hasard si ces personnages étaient là. Ça va me permettre de faire un drift et de revenir un peu en arrière pour faire un préquel à celui-ci. Et ça va être un peu comme la trilogie des ombres. On pourra le lire tout seul, comme l’Evangile de la colère par exemple. Par contre les deux qui arrivent après feront partie d’une nouvelle trilogie. Mais celui qui lira le prochain pourra de sûr le lire indépendamment des autres.


QN : Avec une possibilité de raccrocher les wagons même dans le désordre ?

GG : C’est ça. Même si on n’a pas suivi les précédents bouquins, on saura que tel personnage est recherché par la police française.


QN : D’accord. Parce que nous on a un TOC au sein du quartier noir, le toc de la saga. On est très frustré quand on lit un bouquin et qu’on se rends compte que ce n’est pas le premier de la série. Donc là, on devient zinzin, on achète les autres livres de la saga et on recommence tout depuis le début. On a besoin d’avoir le début de l’histoire.

GG : Alors je comprends. Je vais te dire, j’ai eu des cas comme toi. Petite histoire, j’ai eu un gars un jour qui est venu me voir, tout fébrile pour me dire qu’il a adoré mes livres et son pote, qui était à côté, qui me dit « oui mais non, attendez, il n’osera pas vous le dire mais quand vous avez sorti la trilogie, il a lu le premier. Quand le second est sorti il a relu le premier. Et à la sortie du troisième, il a relu les deux précédents. C’est un fou, il connaît sûrement votre œuvre mieux que vous » Et c’était vrai, il m’a dit des trucs que même moi j’avais oublié.


QN : Tu vois, j’ai fait un peu pareil. Pour la trilogie des ombres, j’avais lu le premier à sa sortie et quand j’ai lu la suite, j’étais avec des copines Instagram qui m’ont dit « Allez, on fait le marathon de la trilogie ! » et elles m’ont proposé de les rejoindre en cours de route vu que j’avais déjà lu le premier. Et finalement, non je me suis refait toute la saga.

GG : Et tu n’as pas eu l’impression de te souvenir de tout ?


QN : Non, je l’ai même trouvé meilleur en le relisant. Comme un film. Tu as des nuances que tu ne perçois pas forcément la première fois. Alors oui, tu te souviens des grandes lignes mais tu oublies un peu les détails, et toi, dans tes livres, tu as énormément de détails. C’est travaillé tant sur la personnalité que sur le fond du sujet. Et du coup tout relire, tu retrouves ça. Par contre, tout d’un coup, je ne te cache pas que j’étais un peu épuisé.

GG : C’est vrai. En plus sur le premier on m’a un peu limité. Faut savoir que quand j’ai rendu le manuscrit, il faisait 1 200 000 caractères sans les espaces. Et on m’a dit que ce n’était pas possible et qu’il fallait que je me débrouille pour descendre sous les 800 000 caractères. C’est très compliqué parce que si certaines scènes ont pu être placées dans les tomes suivants, mais forcément, ça change un peu de choses. Mais finalement, tu écris les choses, tu vois que ça n’a pas marché alors tu essayes, au début, de réutiliser ça, ça et ça. Et tu vois que ça ne sert à rien. Et il faut se dire que même nous, auteurs, quelquefois, ça traine au niveau éditorial. On te dit que ça doit sortir en avril et qu’en fait, non, ça sortira plutôt en novembre…

QN : C’est du vécu ?

GG : Oui c’est ce qu’il m’est arrivé pour le troisième tome. Et donc pendant ce temps-là, tu fais quoi toi ? Bah tu reprends ton manuscrit, tu relis, tu changes des trucs qui allaient très bien avant et tu sabotes tout seul ton boulot. Là où j’ai eu de la chance, c’est que j’avais déjà fait un envoi du manuscrit avant parce qu’après, on m’a dit que, certes, j’avais enlevé 400 000 caractères mais j’en ai remis 200 000. Donc je suis repassé à

1 000 000 de caractères alors que c’était parfait avant.


QN : Donc finalement, plus de temps tue le temps.

GG : Oui parce que plus tu relis, plus tu vois des trucs qui te font te dire « Arf, je peux mieux faire ». Tu veux faire plus clair et finalement, plus clair c’est trop en dire. Je devrais le savoir mais c’est toujours frustrant. Donc on veut juste que le livre sorte et qu’on en soit délivré. Pour moi, je sais que j’ai une période post-écriture très anxiogène, quasi-dépressive.


QN : Qui vient du fait que tu quittes tes personnages ou c’est juste le fait de ne plus rien avoir d’un coup là où tu as été super investi pendant un moment ?

GG : C’est le fait de lâcher quelque chose qui n’est du coup plus à moi mais au lecteur. Donc je suis là, et je me dis « Ok, et maintenant ? » Alors après, y’a les envois presse, donc déjà pendant un mois, on me lit dans les journaux, les blogs et je me demande sans arrêt si ça va aller. Je m’en rends malade. C’est un choc psychologique très dur à encaisser et plus je m’investi dans la démarche, plus c’est difficile. Et là, pour celui que je suis en train d’écrire, c’est très dur en ce moment parce que c’est de l’autobiographie. Et même si c’est modifié, et changé et pas totalement précis, comme pour un thriller, je suis terrorisé avant les premiers retours. Et quand j’entends ‘’Oh c’était bien, ça m’a plu‘’ ou ‘’j’ai bien aimé, c’était bien‘’ alors je souffle. Plus y’en a et mieux ça va.


QN : Et comment tu fais quand il y a une critique négative ? Parce que j’imagine qu’il y en a.

GG : Plein, j’ai même ma communauté de haters. Qui ne lisent pas les livres et qui le démontent. J’ai commencé à me faire déboiter à Dynamique du chaos. Dans leur esprit, ce sont les élucubrations d’un 'tox', qui raconte sa vie de 'tox' et ses histoires de cul de 'tox'. Alors oui, factuellement c’est ça. Mais ce n’est pas que ça et j’ai envie de leur dire mais je n’y arrive pas. Et dans le même temps y’a les gens qui reviennent sur d’anciens projets pour me dire que finalement, à l’époque ils avaient aimé la première trilogie puis finalement maintenant, ils n'aiment plus… Juste des fois parce qu’ils ont l’impression que j’ai pris la grosse tête. Alors que, sans vouloir tirer la couverture à moi, je suis l’un des seuls qui ne se vantera jamais d’un succès. J’ai un cruel manque de confiance en moi mais dans l’esprit de ces gens, je suis devenu une diva parce que Gerard Collard a parlé de mon bouquin.


QN : Oui, en fait juste ils partent dans l’esprit de destruction et puis c’est tout.

GG : C’est exactement ça. Finalement, ce n’est que de la méchanceté. Et je suis passé par tous les stades avec ces gens-là. Au début je les prenais au sérieux, après un peu moins. J’ai eu la période où je les taclais, puis maintenant je m’en fous. J’en suis à un point où je me prends plus la tête avec ça. Ils font ce qu’ils veulent. Même s’ils sont là, je leur fais des gros bisous, juste pour bien les faire chier.

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QN (flo) : Sinon, Franck est arrivé tout à l’heure, ton lecteur belfortain. Tu le remets ?

GG : Alors oui mais tu n’avais pas de barbe la dernière fois, si ? Mais oui, je me souviens, on avait parlé une bonne partie de l’après-midi.


QN (franck) : Elle était un peu moins fournie oui ! Mais du coup oui et on avait surtout parlé de Jack Reacher, qui est, pour un lecteur atteint du fameux toc des séries, un personnage parfait. En soit, il n’a aucune continuité le personnage. Il arrive, il fait son truc et il repart. Et pourtant, on serait du genre à vouloir prendre le premier et se taper toute la série.

GG : L’idée est géniale. Il apparaît et il disparaît. Il a les avantages d’un personnage récurrent mais sans les contraintes. Et je me dis que j’aurais dû faire ça.


QN : Il n’est pas trop tard pour recommencer.

GG : non, je suis trop habité justement. J’ai trop de relation avec mes personnages. Et y’a quand même des interactions entre eux. Les lecteurs me demandent des explications sur ceux qui sont morts, ceux qui ne sont pas morts... Mes personnages, je m’y suis habitué mais malheureusement maintenant, les miens il y a des contraintes avec la mort de la mère d’un tel, qui a été tué par un autre… Pleins de choses qui se sont imbriquées au fil du temps et auxquelles je dois penser tout le temps. Toutes ces choses sont ouvertes et vont sûrement revenir. Et en tant qu’auteur, je sais même maintenant un peu plus précisément pourquoi ça devait revenir.


QN : Et toutes ces choses sont imbriquées dans ta tête ou tu es obligé de faire des fiches mémo ?

GG : alors, jamais de fiche ni de plan. Enfin pas de plan précis. Je me dis juste « ok, là il faut qu’il y ait ça, ça et ça ». J’ai cette liste de points très rapides et vu que mes personnages sont tous tirés de personnages réels, tout est là, tout est clair. Après, forcément, de temps en temps, faut que je vérifie un point parce que des fois je me dis que, vu que je date tout, peut être que cette date pourrait rappeler quelque chose à ce personnage. Mais c’est le seul point qui peut me faire retourner dans les fichiers, taper les mots clés et retrouver certains passages. Sinon, je marche au feeling façon funambule. Et ça ressort dans ce que mon directeur de collection chez Hugo a appelé un 'Gilbertisme'. Je dis quelque chose et je me répète deux ou trois fois derrière. Mais apparemment toujours bien puisque comme il m’a dit un jour, « ce n’est pas tant que tu te répètes qui m’emmerde c’est que tu le fais si bien que je n’arrive pas à choisir la formulation que je veux garder ».


QN : Concernant ton écriture, y’a une légende sur toi, qui tourne, qui dit que tu écris tous tes manuscrits à la main. Mais plus maintenant, si ?

GG : Tout le temps, si. En fait j’ai deux cahiers. Dans l’un j’ai mes grandes idées, mes notes sur des situations, des produits pharmaceutiques. C’est aussi des choses plutôt sur la narration et les projets que j’ai avec certains personnages. Et l’autre, c’est plutôt l’histoire que j’écris. Bon, après c’est vrai que je n’écris pas l’entièreté du roman dessus, mais les scènes fortes. Et ensuite, j’en fait des chapitres et je note ça en entreligne, bas de page… Et seulement une fois que j’ai trouvé le final, je le réécris. Et c’est dans cette partie là que je trouve les connexions entre les chapitres. Et sans en jouer, j’essaie de faire en sorte qu’on ait envie de savoir la suite, mais être à fond là-dessus. Je ne le fais pas de manière vraiment calculée, ce côté cliffhanger. Je le fais, je le sais mais j’essaie très fort de ne pas en abuser. J’essaie vraiment et surtout de faire en sorte que ce soit dynamique.

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QN : Après, tu arrives aussi à créer de l’attachement avec tes personnages. On a envie de savoir ce qui va leur arriver. Y’a l’histoire et son dénouement d’accord mais je pense aussi que l’attachement aux personnages joue beaucoup. Perso, je suis fan de Cécile Sanchez, et un personnage comme ça, je n’en ai pas vu beaucoup. Des séries avec des personnages récurrents, tu en as. Mais des séries où les personnages te marquent sur la durée, il y en a finalement très peu.

GG : Et il y a quelque chose qui m’a surpris, c’est de voir que même les personnages qui ne sont pas censés susciter de l’empathie, les gens s’y attachent. Lolita No par exemple, je n’ai pas pris la solution de facilité pour expliquer rapidement comment elle en était arrivée là. Et des gens en salon me disent qu’ils voudraient un préquel sur elle. Et je voudrais pouvoir écrire presque des livres personnalisés mais je n’ai ni le droit, ni le temps. Et les personnages que je créé, je ne les invente pas vraiment. Pour la plupart, pour pas dire tous, ils sont réels et ce sont des personnes que je croise, côtoie et aime dans la vraie vie. Pas plus tard qu’hier, l’homme qui m’a inspiré Tigre est passé à la maison. Et ce lien fait que parfois, c’est un crève-cœur de les faire mourir.


QN : D’accord et si maintenant on oublie la vie littéraire, tu as eu une vie avant. Une vie militaire ?

GG : Alors oui, mais on ne peut pas appeler ça une vie. En fait c’est un passage de 18 mois. Pendant le service militaire obligatoire. Le dernier en plus, en 99. Et au départ, je ne voulais pas y aller, j’étais encore dans la toxicomanie, donc j’ai voulu faire jouer les psychiatres pour l’éviter. Et ça m’a valu de me retrouver Aux Diables Rouges à Colmar. En quartier disciplinaire. En ayant voulu resquiller, je me suis retrouvé là où c’était le plus dur. Mais en même temps, je me suis rendu compte que ça me permettait de décrocher de l’héroïne par exemple. Alors j’ai essayé d’y rester le plus longtemps possible, via le VSL, Volontaire pour Service Long. En gros, tu faisais 18 mois au lieu des 10 obligatoires du service militaire. Je suis passé caporal. Puis sergent. Et je me suis rendu compte que c’était une vraie solution pour décrocher.


QN : Donc ça t’a permis de prendre un virage, en fait.

GG : C’est ça. De base je suis électricien de formation. Mais j’ai surtout eu 10 ans à mon compte en tant que perceur. J’était beaucoup dans les implants modificateurs corporels permanents, les scarifications… J’ai aussi trempé un peu dans les soirées shibari, bondage… D’ailleurs, il faudrait que j’en parle un jour de ça. Il y a des milliers de trucs à dire. Je suis sûr qu’aucun lecteur ne s’imagine ce qu’il y a derrière le monde du piercing. Et j’ai arrêté quand le troisième est sorti, où je me suis dit que c’était bon. Et ça a effectivement super bien marché. Je ne dis pas qu’il n’y a pas eu des mois difficiles, c’était dur au début. Mais maintenant ça va mieux.

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QN : Donc finalement ça fait trois grandes phases dans ta vie ?

GG : C’est ça. Le banditisme et l’armée, le body piercing et écrivain auteur à plein temps. C’est d’ailleurs une chance énorme de se dire qu’aujourd’hui, je peux travailler en disposant de mon temps. Ce n’est pas une opportunité, c’est une chance que j’ai de vraiment pouvoir travailler comme je veux. Ça m’a changé la vie. Mais en même temps, ça oblige à être plus organisé parce que c’est presque tentant de laisser couler en se disant qu’on a le temps et au final, ça nous met vite dedans. Ce qu’il faut surtout c’est garder les pieds sur terre. C’est le plus important. À partir du moment où tu sais garder les pieds sur terre, ça va aller.


QN : Et t’as déjà eu des moments d’écriture qui étaient douloureux ?

GG : Oh oui. Souvent même. Et en ce moment, d’ailleurs. J’ai fait, il n’y a pas longtemps, une publication où je parlais d’un gros coup de mal être. J’étais en train d’écrire une partie qui m’a rappelé des années très douloureuses. À tel point que pour ‘’exorciser‘’ ça, je me suis senti presque obligé d’en faire un post. Et suite à ça, j’ai reçu beaucoup de soutien et j’ai trouvé ça adorable. Mon lectorat est ultra-attentionné et ça fait du bien.


QN : de toute façon, tu as ta communauté.

GG : On me le dit, mais tu vois je n’arrive pas à m’en rendre compte. Je vois les files devant ma table en salon, mais vous êtes plein pour tout le monde. Pour moi, vous êtes des lecteurs avant tout. Pas les miens spécifiquement.


QN : Oui d’accord mais ceux que tu signes, ils sont là pour toi. Je te le garantis. Saint-Maur en poche, tu faisais partie de ceux avec le plus d’attente.

GG : Justement, quand je signe, je ne m’en rends pas compte parce que j’essaie de ne pas devenir une caissière de supermarché. Quand je signe un livre, j’essaie de toujours prendre du temps pour discuter avec la personne à qui je signe mais aussi avec les deux trois personnes qui la suivent. Comme ça, ils peuvent aussi participer à la discussion, tout en faisant en sorte que le temps leur paraisse moins long. Au final j’ai toujours jusqu’à 3 ou 4 personnes en face de moi, qui tournent. Je ne vois que ces 4 là et pas ceux de derrière, donc je ne me rends pas compte du ‘’succès’’ de la dédicace.


QN : Et si on retourne sur l’écriture, tu mets souvent des liens de musique dans tes livres. Tu écris en musique ?

GG : Toujours. Impossible pour moi d’écrire sans musique. Par contre, pas de français. J’adore le rock français, mais impossible d’écrire et d’écouter du français. Et la musique que j’écoute, je l’intègre au récit. Par exemple en morceau qui passe à la radio. Et j’entends assez souvent que c’est un aspect de mon travail qui plaît beaucoup aux lecteurs. Alors le prochain aura une petite nouveauté, il y aura les titres à la fin. Une sorte de glossaire musical qui permettra à tout un chacun d’aller écouter les morceaux présents dans le livre.


QN : Et y’a énormément de rock mais aussi des titres beaucoup plus improbables. Dans l’évangile de la colère, je m’attendais à tout, sauf à Saga africa ! Au moins ça permet de respirer et de sourire un coup…

GG : Ah oui ! c’est vrai que j’avais fait ça ! La scène dans la boîte de nuit… Un flic qui attend d’être reçu par le grand patron, qui finit par se foutre de sa gueule parce qu’il lui a envoyé ses hommes de main avec un gâteau… Enfin bref. Je trouve ça bien, quand j’arrive à le faire, de caler des petits moments d’humour. Par exemple dans le prochain, qui sera dans le ton de Dynamique du chaos, j’ai essayé de mettre des moments marrants en mettant des visions et des réparties qui font que ça peut être drôle. Même si le texte est sombre, les gens peuvent se marrer un peu.


QN : Et il a déjà une date celui-là ?

GG : Alors il est prévu pour 2023, mais je ne sais pas encore quand. Et on a déjà le titre, ça sera Ultraviolence. Avec en sous-titre : Avant le chaos. Un préquel de Dynamique du chaos en fait.


QN : D’ailleurs sur les anciens, qui sont en rupture, il a de la réimpression de prévue ?

GG : Oui, ça se fait tout doucement, j’aimerais avant la fin de l’année. Y’a des complications à cause de problèmes éditoriaux mais je vais essayer de faire rééditer les trois tomes de la trilogie, Dynamique du chaos et dernière sortie pour Wonderland. Normalement toute la collection devrait être reprise par J’ai lu mais Pocket a fait une offre aussi. Donc je vais voir mais ce qui m’importe à l’heure actuelle, c’est que mes lecteurs puissent avoir accès à toute la saga. En plus, ce n’est pas encore fait mais y’a peu de chance que ça ne se fasse pas, y’a de grosse chance qu’il y ait un film ou une série qui se fasse là-dessus. Et pour l’instant, les noms qui sortent c’est Netflix, OCS… La série serait pour La Trilogie des Ombres, et vraisemblablement, Le festin du serpent serait adapté en long métrage par un proche d’Olivier Marchal. Pour moi, ça serait une consécration. Mais avant ça, il faut que je récupère mes droits sur mes romans.

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QN : Tu aimerais participer au scénario ?

GG : Si y’a possibilité, oui. Je voudrais participer. Mais honnêtement, je ne vais pas faire le difficile. Un droit de relecture du scénario serait déjà top et je me contenterais presque de me voir passer à l’écran. Mais j’aimerais participer à tout ça. De près ou de loin.


QN : On a toujours cette méfiance, à chaque fois. On a peur que l’histoire change, que les relations entre les personnages ne soient plus les mêmes…

GG : J’ai déjà vu ça. Dans l’empire des loups de Jean-Christophe Grangé par exemple. Et dans le livre, à la fin, c’est d’une violence, ultra dramatique… Alors que le film a édulcoré la chose, en faisant une sorte de happy end qui gâche complètement la chose. Et ça, ça serait le vrai drame pour moi. Donc je vais vraiment essayer d’avoir au moins le droit de lecture.


QN : Un dernier mot ?

GG : C’était surprenant. J’étais vraiment stressé au début. Vous êtes un groupe chaleureux, ça se sent que vous faites ça pour le plaisir. Je suis très content d’avoir passé un moment avec vous !




Et voici le jeu du portrait chinois auquel Ghislain Gilberti a bien voulu se prêter avec nous :



Et si tu étais...

...un animal ? Hyène ...un livre ? L’ombilic des Limbes d’Antonin Artaud ...une chanson ? Les écorchés noir désir ...un réalisateur ? Frédéric Schoendoerffer. J’adore son film ‘’Truands’’ ...un acteur ? Sami Frey ...un film ? Quelque chose entre Transpotting ou Fight club. ...un pays ? Bolivie ...un instrument de musique ? Guitare basse 6 cordes Fretless ...un Plat ? Spaghetti bolognaise. Si je fais la sauce.

...une citation ? Jouir et détruire sont les deux seules activités qui ont encore un sens.

...une saison ? Automne

...un personnage de fiction ? Taylor Durden ...un serial killer ? Mesrine ...une mort ? Tir longue distance dans la tête ...une méthode de torture ? Les milles coupure ...un lieu de séquestration ? Mon bureau ...un thriller ? L’anneau de Moebius de Thilliez

...un roman policier ? Code 93 de Norek ...un monstre imaginaire ? Hydre ...une arme ? Le rasoir





Visio-délires

(Cliquer sur les images pour les agrandir) ©Le Suricate

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