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Mathieu Lecerf

Né en 1978, Mathieu Lecerf est un journaliste et auteur de thriller français. Diplômé d'une école de cinéma, il écrira son premier roman au retour d'un tour du monde de 20 mois, réalisé à une période de remise en question de sa vie. Il est l'homme aux mille et une vie. Réalisateur de courts-métrages, journaliste spécialisé, rédacteur en chef de Première... En 2017, sa vie prend un tournant. Après 20 mois à traverser autant de pays, il écrit "La part du démon", récompensé du prix bête noire des libraires en 2021.


Quartier Noir : Première question, tu te classes comment? Polar ou thriller? Mathieu Lecerf : un peu un mix des deux. Je dirais polar, car il y a une enquête. Mais il y a en même temps les codes du thriller psychologique. Donc je me classe en roman noir. Mon éditeur, lui, me classe en thriller. QN : Et tu as toujours voulu écrire du polar? ML : J'écris depuis que je suis tout petit et plus j'écrivais plus je voyais que les thèmes sur lesquels j'écrivais se prêtaient au polar. Mais un jour, je ferai peut-être autre chose. Par exemple, j'ai bien envie d'écrire du général. C'est une porte que je laisse ouverte. Mais j'attends déjà la sortie du tome 3. QN : Alors justement, sachant que tout le monde n'a pas lu le second tome, tu peux nous dire quelques mots sur l'ensemble de l'histoire ? ML : (ndlr : grosse hésitation) Alors, je dirais que c'est un roman noir où il est question du pire de l'âme humaine, mais où on trouve également de la lumière. QN : Et tu avais déjà prévu d'en faire une trilogie? ML : J'avais prévu une histoire très dense. Et à partir de là, j'avais deux choix. Le premier étant de faire un livre de 1500 pages, indigeste et trop lourd... Le second, d'en faire une trilogie. Il n'a pas fallu longtemps pour sélectionner le second choix. QN : Et est-ce que c'est toi qui as choisi les titres et les couvertures? ML : Les titres, c'est un compromis entre moi et l'éditeur. J'ai d'abord un titre de travail, et s'il convient, l'éditeur le garde. Le tome 3 n'a pour l'instant pas de titre, parce que mon titre de travail ne plaît pas à l'éditeur. Et les couvertures, c'est une histoire assez drôle. J'ai la chance d'avoir un ami graphiste, qui a d'ailleurs travaillé avec les Daft Punk par exemple. Et quand je l'ai proposé, on m'a répondu à Robert Laffond qu'on n'aurait jamais le budget pour un graphiste. Je leur ai dit que c'était un ami et qu'il le ferait pour le budget qu'on aurait. On a alors pu les travailler ensemble. La seule contrainte que j'avais, c'était la typo du titre. On devait garder la cohérence de la collection. Pour le reste, on a pensé comme un triptyque rouge/jaune/bleu, les trois couleurs primaires, sur des sculptures existantes. QN : Et si on revient à l'édition, ça a été facile pour toi de trouver une maison d'édition ? ML : Pour moi, ça a été une grosse part de chance. J'ai posté un message sur Facebook qui demandait simplement si quelqu'un connaissait une maison d'édition. Un ami répond qu'il connaît le directeur de Robert Laffont et qu'il est prêt à soutenir mon livre. On en a discuté, il a été emballé et j'ai signé. Ça s'est fait très vite. QN : Et côté écriture tu t'en sors comment ? ML : Je me lève très tôt, je prends un café à 5 ou 6 heures du matin et j'essaye d'écrire en continu. Après, l'écriture est assez rapide. Sauf pour le premier. Il m'a fallu deux ans pour l'écrire. Et sa sortie devait être plus tôt, mais le covid a tout décalé. Ce qui fait qu'à la sortie du premier, le second était déjà écrit. Lui, il m'a fallu environ 7 mois pour l'écrire. Le troisième est déjà écrit aussi d'ailleurs. Il devrait sortir d'ici quelques mois. QN : Quelques mois d'ici la fin de l'année ou quelques mois plus loin ? ML : Ça va dépendre du calendrier des sorties. En principe, les maisons d'édition aiment bien sortir la poche précédente en même temps que le grand format. Et la version poche du tome 2 est prévue pour mars. Donc il y a de grandes chances qu'il sorte au même moment. QN : Un peu de pression sur le dernier tome ? ML : Même pas. Pour l'instant en tout cas. Je suis bien conscient d'être un auteur qui débute. Je n'ai pas beaucoup de lecteurs et j'ai aussi l'impression que je m'améliore à chaque opus. Le second est mieux que le premier et le troisième est mieux que le second. Le fait d'être publié a déjà bien mis en confiance et pour le reste, je dirais que j'ai juste la pression d'essayer de ne pas décevoir le lecteur. QN : Plus stressé par la visio alors ? C'est ta première ? ML : Eh bien non plus ! Et ce n'est pas la première que je fais. Mais la première par contre avec autant de têtes. Le passé de journaliste aide à être à l'aise devant une caméra. J'ai été chroniqueur chez Canal, donc je suis habitué des plateaux. Par contre, je comprends le stress des auteurs quand il s'agit de l'après. Parce que pour l'écriture, on est seul, la tête dans son PC. Mais personne ne nous prépare jamais vraiment à ce qui vient après. Les tournées de promo, les interviews... On n'imagine pas tout ça. QN : Et justement, en parlant de l'après écriture, comment tu vis les critiques ? ML : Pour l'instant y a plus de positif que de négatif donc c'est niquel de mon côté. Et quand c'est négatif, je suis content qu'ils aient au moins lu le livre, et que c'est dommage, parce que je peux juste être désolé de ne pas avoir su les toucher. QN : Et s'il était adapté, tu choisirais qui en acteur ? ML : Je n'en ai aucune idée. Mais l'exercice est amusant. Dites moi des noms qu'on regarde... (Un moment Franck voyait bien Vincent Cassel en Christian) Oulà beaucoup trop vieux... (Et Gilles Lellouche en Manny) Ah oui, là, ça peut coller... (Les autres, on pensait à François Civil aussi) Oui, lui aussi ça pourrait coller. Ils étaient en plus en duo dans "bac nord". Ma femme a évoqué Nicolas Duvauchelle ou encore Garance Marilier de "Grave"... C'est des idées.

QN : Et vu que t'aimes le cinéma, tu verrais une adaptation ou pas? ML : Alors pour l'instant, il n'y a absolument rien d'officiel donc à prendre avec des grosses pincettes. Mais si adaptation il y a, il serait destiné à une série de 6x52min. Avec quelques différences entre le livre et le film. QN : Ah? C'est dommage de modifier un récit pour autre chose. ML : Oui, mais après l'histoire resterait la même. C'est juste que l'écriture d'un livre et d'un support visuel, ce sont deux exercices complètement différents. Les ellipses ne peuvent pas être faites de la même façon, les retours en arrière ne peuvent pas être mis au même endroit. C'est une autre façon de faire avec d'autres obligations.



Et voici le jeu du portrait chinois auquel Mathieu Lecerf a bien voulu se prêter avec nous :



Et si tu étais...

...un animal ? Un chien ...un livre ? Shutter Island ...un plat ? Une choucroute ...une chanson ? Never de The Cure ...un réalisateur ? Stanley Kubrick ...un acteur ? Brad Pitt ...un film ? 2001, l'odyssée de l'espace ...un pays ? La France. Parmi tant d'autre. ...un instrument de musique ? le piano ...une saison ? L'été

...une citation ? Y'en a aucune qui me vient mais peut être, hum... "Au milieu du chemin de notre vie, je me trouvai dans une sylve obscure où n'était la droite voie ensuivie. Ah! Combien est à dire chose dure..." bref, le premier paragraphe de l'enfer de Dante. ...un serial killer ? Hannibal Lecter ...une mort ? Mon pire cauchemar. La noyade ...une méthode de torture ? La scarification ...un lieu de séquestration ? Tout simple. Une cave. ...un thriller ? Millenium de Stieg Larson ...un roman policier ? Shutter Island. Encore ...un monstre imaginaire ? L'épouvantail ...une arme ? Un couteau





Visio-délires

(Cliquer sur les images pour les agrandir) ©Le Suricate

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