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Nicolas Nutten

Ce mois-ci @ DBookS nous avait réservé une grande surprise en organisant un rendez-vous en visio avec l'écrivain Nicolas Nutten ! Nous avons passé un super moment dans les coulisses de l'écriture de ses romans, dont Disparition, devenu notre lecture commune de mars.


Quartier Noir : D'abord, la question classique, comment vous est venue l'envie d'écrire?

Nicolas Nutten : J'ai mis un pied dans l'écriture il y a environ 6 ans, quand j'ai commencé à prendre des notes de scènes que j'avais en tête et que j'avais envie de raconter. J'ai écrit un premier jet qui a été catastrophique. Rien n'était construit, il n'y avait pas de rythme... Alors je me suis tourné vers la nouvelle...


QN : C'est drôle parce qu'on a l'impression que beaucoup d'auteurs commencent par de la nouvelle.

NN : C'est effectivement un format très intéressant, parce que très court. En quelques pages, vous devez être capable de mettre une histoire en place et de tout casser à la fin. Bernard Werber a dit un jour qu'un roman ce n'était qu'une suite de nouvelles, et c'est exactement ça. Une fois que vous avez le mécanisme de la nouvelle, vous pouvez écrire un roman. Donc je me suis lancé, j'en ai écrit 3, qui m'ont permis de gagner certains concours, puis est venu Disparition.


QN : Justement, dites-nous-en quelques mots...

NN : Disparition, ça part d'un fait divers réel, qui est d'ailleurs venu dans des circonstances assez... frustrantes. Je cherchais une idée de roman et j'ai profité d'une semaine de vacances où ma femme avait déjà repris le travail et où je n'avais pas les enfants. Pendant une semaine donc, j'ai cherché une idée qui n'est pas venue. Et en reprenant le travail, après une semaine de perdue, j'allume mon ordi, et sur la page d'accueil du navigateur je tombe sur un fait divers racontant que des rames de métro se sont retrouvées à l'arrêt sur les lignes. Ça, c’est le pitch de départ. Des métros se trouvent à l'arrêt, il y a une explosion et dans la panique, un homme perd sa compagne. Et il va alors tout faire pour la retrouver.


QN : Et alors pourquoi et comment avoir ajouté les catacombes là-dedans ?

NN : Une fois l'action située dans le métro, j'ai cherché ce qu'il y avait autour. Et du coup, tout naturellement est venue l'idée des catacombes, des égouts de Paris... Tout est basé sur des recherches que j'ai faites, récupérant des infos à droite et à gauche.


QN : Pas d'aide de professionnels ?

NN : Sur le premier non, c'est uniquement basé sur mes recherches et mes notes... L'écriture de Disparition s'est étalée sur 12 mois dont 2 mois dédiés uniquement aux recherches, sans rien écrire. Sur le deuxième, Par contre, j'ai eu énormément de chance. Comme l'écriture du premier, je savais où je voulais aller, et l'une des pistes était de mettre la section de recherche de Montpellier dans l'affaire. Donc je profite de la présentation de Disparition dans une médiathèque pour lancer quelques demandes et le mari de l'une des bénévoles n'était ni plus moins que le colonel de la section de recherche. Il est venu, on a discuté et au final, il m'a ouvert les portes des locaux, m'a donné des conseils... C'était un super moment.


QN : On sent effectivement que les deux romans sont axés différemment. Le premier sur le personnage d'un monsieur-tout-le-monde et le second sur les équipes de police.

NN : S'identifier c'est ce qui m'a fait écrire le premier.

J'imaginais que c'était moi qui cherchais Célia, sans forcément arriver au quart de ce que mon héros fait. J'ai juste fait intervenir la police à la fin pour amener ce que le personnage ne pouvait obtenir de lui-même. Mais je n'étais pas prêt à bâtir une mécanique d'enquête. Le thriller est pratique, car c'est l'enquête de gens ordinaires et de bonnes recherches en amont permettent d'éviter les grosses bêtises. Pour le second en revanche, j'avais de l'aide et donc plus d'info. Et mêler police et gendarmerie était intéressant car chacun a sa façon de travailler.


QN : Vous comptez faire revenir ces équipes sur les romans suivants?

NN : Celles de Disparition non, car je l'ai construit comme un one-shot. Mais sur Comme deux gouttes de sang, j'ai ouvert pas mal de portes qui ne demandent qu'à être explorées. Peut-être pas tous en même temps, mais ils reviendront.


QN : C'était déjà planifié au départ de l'écriture ou c'est venu après ?

NN : C'était déjà prévue. Et là où c'est drôle c'est qu'à la base, j'ai pensé faciliter. Et j'ai fait une interview avec Niko Tackian où il disait que prendre des personnages récurrents l'enfermait. Et je comprends maintenant ce qu'il veut dire. Chacun d'entre eux a une ligne directrice, et une fois cette ligne préparée, on ne peut plus la modifier. Il faut que le moindre changement soit justifié et suivi. On ne peut plus faire n'importe quoi, sous peine que le lecteur se sente trahi.


QN : Et comment vous allez gérer ça ?

NN : Pour l'instant, sur un ou deux romans, c'est gérable, je me souviens de ce que j'ai fait de mes persos mais certains auteurs, dont Thilliez, font des bibles des personnages, avec les dates, les caractères... je pense que je vais devoir en arriver là aussi.





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(Cliquer sur les images pour les agrandir) ©Le Suricate

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