Née en 1980, Petronille Rostagnat a étudié le marketing à Angers, avant de s’envoler en Chine et à Dubaï, où elle décide de tout mettre de côté pour devenir autrice. Elle en est aujourd’hui à son sixième roman publié, avec un septième prévu pour 2023
Quartier noir : Bonjour Petronille, est-ce que tu pourrais te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Pétronille Rostagnat : Bonjour, je suis Pétronille Rostagnat, j’ai 42 ans. Ça fait maintenant à peu près sept ans que j’écris des romans policiers et c’était totalement inattendu parce que je n’ai absolument pas fait d’études littéraires. J’ai fait une école de commerce et j’ai travaillé dix ans en marketing et en communication, en Chine et à Dubaï. La vie personnelle a fait que je me suis lancée dans l’écriture d’un roman en 2016. C’est comme ça que l’aventure a commencé. La passion était là, j’ai trouvé une maison d’édition assez rapidement et à partir de là, j’ai tout quitté pour commencer à écrire.
QN : Donc tu n’as pas de métier à côté, tu ne fais vraiment plus que ça.
PR : C’est ça. Et j’avoue que plus le temps passe et plus je me rends compte que je vais être occupée. Le prix Cognac a ouvert pas mal de portes, des producteurs ont commencé une prise de contact… Donc je pense qu’il va y avoir pas mal de travail l’année prochaine, peut-être même à une nouvelle échelle avec un travail de scénariste qui peut potentiellement s’ouvrir.
QN : Côté roman, nous sommes plusieurs à t’avoir découvert avec le premier tome des aventures de Pauline. Qui est une avocate et qui ouvre donc une nouvelle façon de lire le polar puisque pour une fois, nous ne sommes pas du côté des policiers pur et dur. D’où t’est venue cette idée ?
PR : Il faut savoir que celui-ci, Un jour, tu paieras, est en fait mon quatrième roman. J’avais déjà écrit un semblant de trilogie avec le personnage d’Alexane Laroche qui était beaucoup plus dans le cliché du polar. Une femme, flic, au 36 quai des Orfèvres. Et comme j’avais fait trois romans avec elle, j’ai voulu sortir un peu de ma zone de confort, sortir aussi de ce genre un peu facile et j’ai alors essayé de créer un personnage à l’opposé d’Alexane. Autant, côté caractère, Alexane est une femme bien dans ses baskets, avec le même compagnon depuis 20 ans, des enfants et qui gère bien sa vie de femme, autant ce nouveau personnage est une avocate, qui est, au contraire, dans le boulot tout le temps, pas de famille, pas d’ami, pas de mari… Elle est à 100% dans sa carrière et paraît très antipathique au début. J’ai trouvé ça intéressant, l’idée de voir l’enquête criminelle à travers une avocate qui cherche juste à défendre son client. C’était une autre manière de présenter le polar, même si ça reste du vrai polar avec une enquête policière.
QN : C’est une sacrée originalité. C’est quelque chose qu’on avait jamais lu et pourtant, on avale quand même un paquet de polars. Et quand tu disais que des producteurs avaient initié une prise de contact, ça serait pour lequel de tes romans ?
PR : À priori, le sixième, celui qui vient de recevoir le prix Cognac. En plus de ça, c’est un roman assez particulier pour moi puisque c’est celui qui m’a encore une fois sortie de ma zone de confort. C’était le premier roman où mon héroïne devenait un héros. Premier héros homme, premier prix. Je m’amusais à y chercher un signe, peut être celui qu’il était temps que je change.
QN : Tu vas en écrire une suite ou c’est prévu pour être un one-shot ?
PR : J’ai pensé J’aurais aimé te tuer comme un one shot, mais il faut croire que les lecteurs ont beaucoup aimé Damien Deguire, puisqu’on m’a demandé plusieurs fois son retour. Pour être honnête, pour l’instant, je n’ai pas prévu de le remettre au goût du jour. En tout cas, pas dans l’immédiat, parce que le septième est terminé depuis un petit moment et le huitième est en cours d’écriture pour une sortie en 2024. Mais je reste ouverte à une suite. Et, d’ailleurs, les deux suivants seront deux one-shot parce qu’en ce moment, j’ai plutôt envie de m’amuser. Mais je me laisse cette porte ouverte pour qu’il revienne un jour.
QN : Tu as un rituel pour l’écriture ?
PR : Oui et non. Je dirais plutôt que je procède par phases. Il y a des mois où je ne peux pas écrire, simplement parce que je n’y arrive pas. En particulier à la fin d’un manuscrit. Je pense que ça vient du fait qu’il faut que je digère l’écriture, parce que je l’ai tellement relu et travaillé avec les corrections que j’en arrive à une phase où je n’en peux plus. Il faut savoir qu’une fois un roman terminé, on le relit entre dix et quinze fois de suite et ça peut provoquer une véritable overdose de ses personnages. Donc, de mon côté, je lâche prise, et je fais autre chose le temps d’attendre de commencer le suivant. On peut dire que, globalement, j’ai six mois d’écriture, et six mois sans écrire.
QN : Six mois où tu ne touches vraiment pas à l’écriture ?
PR : Pas du tout. C’est six mois où je fais les corrections et où j’ai ma phase d’inspiration. C’est à ce moment-là par exemple que j’écoute énormément les faits divers, les histoires, pour anticiper la prochaine histoire. Six mois un peu plus détente, où on relâche un peu. Et d’ailleurs, c’est souvent dans la période dans laquelle on se trouve actuellement que j’écris, parce que je trouve que quand il fait noir très tôt, ce n’est pas super agréable, mais pas plus mal pour écrire un polar. En gros, octobre à février ou mars, c’est ma phase d’écriture, puis mars ou avril à fin septembre, c’est la phase d’inspiration. Par contre, la phase d’écriture, c’est à l’envie. Je marche vraiment comme ça parce que je sais qu’autant il y a des jours où je vais pouvoir écrire toute la journée au point, des fois, d’oublier de manger, autant parfois je n’ai aucune envie et je ne me force pas. Plus j’avance, plus je me connais et plus je sais que je ne vais pas y arriver. Rester trois heures devant mon ordinateur pour écrire une demi-page, ça n’a aucun intérêt, alors maintenant, si ça ne veut pas, ça ne veut pas.
QN : Ton écriture te vient naturellement en fait.
PR : C’est exactement ça. L’écriture doit rester passion et plaisir. Je vois l’écriture comme ce qu’on a en soi et ce qu’on a dans nos tripes. Il y a quelques années, ne pas écrire pendant quelques jours m’angoissait parce que j’avais peur de ne plus être dans le timing. Maintenant, je sais que si je n’écris pas pendant une semaine, je me rattraperai la semaine suivante. Ce n’est pas grave et je me laisse plus de liberté. Parce que maintenant, je me connais. Par exemple, le dernier, j’ai mis énormément de temps à trouver une idée. Plus de trois mois. Trois mois à creuser pour trouver l’idée avec en tête que c’est le huitième roman que je dois écrire. Que je dois donc me renouveler, pas rester sans arrêt à répéter la même chose, voire à copier ce que font les copains… Je suis une grande lectrice aussi, et j’ai toujours peur de recopier un peu le dernier roman que j’ai lu. Il faut trouver une idée qui puisse nous intéresser, intéresser le lecteur et, dans mon cas, ça ne venait pas. Alors je me suis dit tant pis, je me laisse le temps. Et au bout de trois mois, j’ai eu le déclic.
QN : Et tu disais que tu te nourrissais de faits divers ?
PR : J’écoute énormément de podcast, du style Affaires sensibles, Cold case de Jacques Pradel… J’écoute beaucoup le matin et ça me nourrit. Il y a des idées que je prends, d’autres que je ne prends pas. Parfois même, c’est juste un micro détail d’une enquête que je ne trouve pas mal et que j’essaie d’intégrer. Personnellement, je pense qu’en écouter énormément permet aussi à l’imaginaire de se construire et permet, à un moment, de sortir une idée qui mettra en route toute une enquête.
QN : Et quand tu pars d’une idée, tu as déjà ta trame de fond ou tu te laisses porter ?
PR : Je n’ai jamais tous les chapitres. Pour les premiers romans, je n’avais que les deux premiers chapitres. Dernièrement, j’ai plutôt une idée générale et ça me permet de tisser l’intrigue. Pour J’aurais aimé te tuer par exemple, je suis partie d’une enquête que j’avais entendue. Un couple de toxicomanes qui s’était présenté au commissariat de son quartier pour se dénoncer d’un crime qu’ils avaient commis. Je suis partie de ça. Le reste de l’enquête n’a rien à voir, mais j’ai trouvé que l’idée de venir se dénoncer d’un crime était intéressante. Parce que personne ne vous soupçonne, vous n’avez rien à voir avec la victime et vous avez quasiment commis le crime parfait. Mais vous allez quand même vous dénoncer. Et moi, j’ai commencé à écrire J’aurais aimé te tuer avec cette idée-là. Après, dans mon cas, le reste des idées vient souvent très rapidement. Mais il faut que j’écrive au moins le premier chapitre.
QN : Tu fais un plan de tes histoires ?
PR : Pas vraiment. Les idées qui viennent, je les écris et je n’y touche plus le temps de réfléchir et de voir comment je peux les intégrer. Une fois que j’ai trouvé, j’écris le chapitre suivant et je continue comme ça petit à petit.
QN : Les personnages te viennent rapidement aussi ou pas ?
PR : Pareil, je pars d’une idée de base puis je rajoute les détails au fur et à mesure des chapitres. Par exemple pour Damien Deguire, je me suis juste dit « oh, allez, trentenaire, marié, un enfant ». Mais c’est vrai que comparé à certains autres auteurs, je n’ai pas de grands tableaux remplis de post-it. Juste un petit calepin, rempli de mes idées.
QN : Et côté maison d’édition, tu restes toujours chez la même ?
PR : Alors non, je change ! J’ai signé chez Harper Collins, qui m’avait déjà récupéré pour les formats poches. Et chez qui je pars pour les formats brochés. De ce que je vois, c’est une équipe qui correspond beaucoup plus à mon tempérament.
QN : Beaucoup de salons prévus l’année prochaine ?
PR : Je pense que je vais essayer de concilier d’abord un peu plus la vie de famille. J’attends de voir 2023 mais à mon avis, je vais sélectionner les salons pour aller seulement aux plus grands. Je n’ai pas trop envie de m’éparpiller partout, donc plutôt dans les plus importants, type St-Maur en poche, Quais du polar… En 2022, je n’étais pas là un weekend sur trois en moyenne. J’ai trois enfants, un mari qui a également pas mal de travail, donc je dois aussi trouver un équilibre de ce côté-là.
QN : Et si on revient sur toi, Pétronille, ça vient d’où ?
PR : C’est français, mais du moyen-âge. Je crois que ça vient d’un vieux prénom, Péroline, qui s’est transformé en Perrine, Péronnelle puis Pétronille. Pour la petite histoire, Sainte Pétronille était la patronne de France jusqu’au 17e siècle. Et au Vatican, la chapelle qui représente la France, c’est la chapelle Ste Pétronille. C’est mon père qui avait ce prénom en tête et qui s’est toujours dit que s’il avait une fille un jour, il l’appellerait comme ça. Et c’est toujours amusant, en salon, quand on me demande si c’est mon pseudo, et que j’explique que Pétronille sonne très peu polar et que si j’avais dû choisir un pseudo, je n’aurais sûrement pas pris celui-là.
QN : Et en parlant de polar, tu comptes rester dans le genre ou tu voudrais un jour explorer autre chose ?
PR : Pour l’instant, oui. J’ai toujours cette envie, cette passion et cette impression que j’ai encore des choses à raconter. Mais j’ai 42 ans, j’en suis à mon huitième roman et peut-être qu’un jour, il y aura une lassitude ou une rencontre qui fera que j’aurai envie d’écrire autre chose. Je ne dis pas non, mais pour l’instant, l’envie n’est pas encore là.
QN : Donc on ne te verra sûrement jamais dans du feel good ?
PR : Probablement pas, à plus forte raison que, déjà en tant que lectrice, je suis très peu intéressée par ce genre. Je ne critique pas, mais ce sont des histoires qui ne me parlent pas donc je ne sais pas si je serais une très bonne autrice dans ce domaine, qui arriverait à faire rêver les lecteurs. Peut-être qu’à 50 ans, il y aura d’autres envies, mais la femme de 40 ans est beaucoup plus intéressée par le noir.
QN : Tu lis qui en tant que lectrice ?
PR : Beaucoup de Français en fait. L’avantage des salons, c’est qu’on rencontre des gens, qui deviennent parfois des amis. Et tout le monde à son univers bien à soi, un style différent. Donc, coté copains, je peux lire du Jérôme Loubry, Cécile Cabanac, Céline Denjean… Toutes les louves en fait, puisqu’on se lit toutes entre nous. Beaucoup de mélange de genres, mais énormément de Français. On a la chance d’avoir énormément de choix, et un paysage très riche.
QN : Et si ça t’arrive d’avoir une chronique un peu négative sur un de tes romans, tu le prends comment ?
PR : Je commence par la lire jusqu’au bout. Et étonnamment, pour l’instant, ça ne m’a jamais blessée. J’estime dès le départ qu’on ne peut pas plaire à tout le monde, que ce soit dans le style ou la manière de raconter une histoire. Donc je peux concevoir qu’on n’aime pas. Par contre, j’aime les critiques négatives constructives et je trouve que certaines le sont beaucoup. Je suis quelquefois même d’accord avec elles. Je me souviens par exemple dans un salon, quelques lecteurs qui sont venus tout gênés me dire qu’ils avaient adoré mon roman, mais pas tel personnage, qu’ils l’avaient trouvé pas assez travaillé, donc auquel on se n’attachait pas vraiment… Et je les ai regardés en leur disant que j’étais tout à fait d’accord avec eux. J’ai avoué que oui, ce personnage-là, je ne l’avais pas assez travaillé. Et c’était surprenant pour les lecteurs qui ne s’attendaient pas du tout à cette réaction-là alors que je le pensais vraiment. Je suis preneuse de toutes les discussions constructives, tant que ce n’est pas être méchant pour être méchant, ce qui est d’ailleurs rarement le cas. Mais voilà, je n’ai honnêtement aucun problème à être critiquée.
QN : Après, des chroniques méchantes, il n’y en a peut-être pas tant que ça.
PR : Exactement. Et je remarque de plus en plus que les bloggeurs et bloggeuses qui n’aiment pas, soit ils n’en parlent même pas et passent à autre chose, soit ils ont la délicatesse de choisir les mots pour que ça passe. Je trouve qu’il y a une certaine bienveillance et ça fait plaisir. Parce que même si on n’a pas aimé, l’auteur a quand même passé plusieurs mois dessus. On a essayé de dire des choses et c’est une part de nous qu’on met là-dedans. On se dévoile, et je vois, quand par exemple mon mari me lit et que je l’entends me dire « eh, mais ça c’est nous ! », que du coup, on met une vie que le lecteur ne verra pas, mais qui est notre environnement. D’ailleurs, ça m’amuse beaucoup quand je relis un livre et que je revois tous ces clins d’œil, qui sont des amis, les lieux où j’habite…
QN : C’est tout aussi intéressant que de se dire que parler de manière respectueuse de ce qu’on n’a pas aimé dans un livre, ça peut aussi inciter les autres lecteurs à s’y intéresser. Justement parce que ce qu’on n’a pas aimé, c’est peut-être ce que l’autre recherche. Je pense notamment au livre Les lois du ciel. Marie l’a trouvé très gore, trop violent, mais c’est ce qui a donné à d’autre l’envie de le lire et qui l’ont adoré.
PR : Oui, c’est vrai que tu n’as pas tort. Il en faut pour tous les goûts et ça dépend des siens. Par exemple, du Cédric Sire, quand on rentre dedans, on sait que ça ne sera pas du Pétronille Rostagnat.
QN : Et puis il y a aussi des histoires de timing des fois. On n’accroche pas parce que ce n’est pas le moment pour lire ce livre.
PR : Exactement. Et des histoires de sujets aussi. Tu vois, mon prochain roman est basé sur la prostitution infantile, et j’ai un personnage qui avait, dans mon manuscrit, 14 ans. Sauf que mon éditrice était un peu plus frileuse par peur de choquer et on a finalement trouvé le compromis de rehausser l’âge pour le mettre à 16 ans. Donc j’attends vraiment l’année prochaine, de voir comment le livre sera perçu. Personnellement, les 14 ans ne me faisaient pas peur parce que c’est une certaine réalité dans le monde actuel. Quand on regarde les chiffres de la prostitution chez les mineurs, la moyenne est aux alentours de 14 ans. Mais c’est vraiment côté édition où ils ont un peu paniqué et où ils m’ont demandé d’écrire une petite préface pour expliquer pourquoi j’avais fait ce choix-là.
QN : C’est une idée de sujet que t’as eue comment ?
PR : Dans le podcast Affaires sensibles, un épisode qui s’appelait Prostitution en do mineur, dans lequel on racontait l’histoire de deux gamines de 15 et 16 ans qui s’étaient prostituées pendant un an. Je me rends compte que je vivais dans un monde de bisounours et j’ai découvert, déjà, que ça portait le nom de michetonnage, et qu’il y avait environ 10 000 adolescentes qui se prostituaient via les réseaux sociaux. En moyenne, elle commence entre 13 et 16 ans et là où c’est problématique, c’est qu’elle ne se considère pas comme victime. Vu qu’elles choisissent où, quand, avec qui et combien, il n’y a jamais de plainte de déposées, et même si les parents vont voir la police, eux ne peuvent rien faire contre ça. Moi de mon côté, j’ai creusé à fond, j’ai lu des témoignages et je me rends compte qu’il y a beaucoup de jeunes femmes dans ce cas-là qui assument pleinement se prostituer. Mais après, à mon avis, elles ne se rendent pas compte de ce qu’elles font et des conséquences que ça peut ou que ça va avoir sur l’avenir. L’impression qu’elles donnent en fait, c’est juste ça. Une impression pour elle d’avoir l’argent facile tout en étant maître de leur corps. Ça restera du divertissement, pas une critique de la société, mais j’ai trouvé ça intéressant d’en faire un polar de cette idée. Parce qu’on parle souvent de prostituées, mais jamais de prostitution aussi jeune.
QN : Je crois qu’effectivement, on n’a jamais eu de polar comme ça. Ou alors je n’en ai jamais lu.
PR : Et c’est justement ce qui m’intéresse, ce challenge de sortir des sentiers battus, et du polar conventionnel, tout en abordant des sujets qui peuvent interpeller. Mais comme dans un autre de mes romans, Je pensais t’épargner, où on parle des hommes battus. On parle beaucoup des femmes battues donc j’ai eu envie de parler de ce penchant, qu’on aborde moins.
QN : Et tu as d’autres sujets que tu aimerais aborder ?
PR : Il y en a un, qui prend forme tout doucement et qui va s’avérer compliqué, c’est une résolution d’enquête à partir d’une réincarnation chez un enfant. C’est un sujet que j’ai découvert, d’enfants qui se souviennent, entre 0 et 5 ans, d’une vie antérieure. Après, on y croit ou pas, mais c’est bluffant parce que l’enfant se souvient, parfois avec beaucoup de détails, d’une vie qu’il n’a pas vécue. Et c’est un sujet un peu touchy parce que ça peut rebuter ceux qui ont un esprit plus cartésien, mais j’ai envie de parler de ce sujet et pour l’instant, je suis en train de creuser.
QN : C’est toujours intéressant quand un roman aborde un sujet qu’on a jamais vu parce que, justement plus on lit du polar plus on a l’impression que tous les sujets ont été abordés et qu’on tourne un peu en rond, par moment.
PR : Ce qui est peut-être le cas. Le sujet de la prostitution des mineurs, ça restera une enquête policière avec des meurtres. Mais au moins, un message sera passé et une réalité est exposée.
QN : Dans ce genre-là, le dernier qui m’a marqué, c’est le dernier Claire Favan. C’est un vrai sujet sociétal, mais sous forme de polar. C’est le seul qui est vraiment sorti du lot ces derniers mois.
PR : Oui parce qu’elle a eu le courage de nous sortir une histoire qu’on avait jamais lu avant, sur un sujet dont on parle très peu. Et c’est ça qui est génial dans le polar, c’est que quand on cherche, il y a plein de thèmes qu’on peut trouver et titiller. Ça permet de se démarquer, parce que dans le milieu du polar, il y a énormément de concurrence et si on veut éviter de faire la même chose que les autres, ça passe obligatoirement par une prise de risque. Et au-delà de l’auteur, c’est peut-être aussi le style de sujet que toi, en tant que lectrice, tu vas trouver intriguant. Alors en plus de l’aspect divertissement, tu vas vouloir aller te renseigner alors que 200 pages avant, tu n’en avais jamais entendu parler. Après, c’est comme tout, suivant le sujet, c’est plus ou moins simple. Celui de la réincarnation, par exemple, va être un des plus compliqués parce qu’il ne faut surtout pas perdre le lecteur…
QN : C’est un sujet qui va friser avec le fantastique ?
PR : Oui et non. Il y aura peut-être une part de fantastique ou peut-être pas. Il faut que j’arrive à intriguer le lecteur sans le perdre. Je dirais plutôt ésotérique. Mais au moins, je vais m’amuser. Sortir de Pauline, d’Alexane… ça va être un beau défi. Surtout que l’auteur doit aussi écrire ce qu’il lui plaît. Parce que si je ne peux pas écrire trois chapitres sans m’ennuyer, il y a d’énormes chances que le lecteur s’ennuie également. Si tu n’es pas sincère, ça se sent dans l’écriture. Par exemple, les livres de commandes, tu le sens un peu dans l’écriture, que ça a été écrit vite fait.
QN : c’est vrai, ce sont même souvent ceux qui manquent de rythme, de tripes…
PR : Exactement. Ceux qui ont été écrits à la va-vite parce qu’il fallait en sortir un.
QN : Tu as des deadlines avec Harper ?
PR : Pour le prochain, je suis même un peu en retard. Il y a une réunion des représentants le 12, on est le 4 et ce n’est pas encore totalement fini. On sera prêts, mais il y a toujours le risque que ce soit tendu niveau timing. Mais sinon, c’est moi qui me fais mes propres deadlines. J’essaie d’en écrire un par an parce que c’est mon métier, donc je peux me le permettre, même avec trois enfants. J’avoue par contre que je suis très admirative des auteurs et autrices qui arrivent à concilier l’écriture et un emploi 7h par jour. Sortir de sa vie professionnelle, reprendre une heure, ou plus, pour écrire, arpenter les salons… De mon côté, je peux prendre le temps et si demain, j’appelle Harper pour leur dire « là, il me faudrait deux ans pour le prochain », je ne pense pas qu’on me dirait non.
QN : Et côté couverture et quatrième, tu as un droit de regard ?
PR : Dans les deux cas. Ils proposent une idée, et si je valide, on garde, sinon, on la modifie. Je trouve ça pratique que ce soient eux qui proposent. Parce qu’au début, c’était moi qui proposait les résumés, mais tu as tellement le nez dedans que c’est compliqué de résumer ton propre livre ou de donner l’image la plus pertinente.
QN : Et le titre ?
PR : Ce sont eux qui l’ont trouvé. J’en avais un, mais qui était trop long, trop lourd. Que j’annoncerai officiellement vers la fin décembre. En même temps que le changement de maison d’édition. Et le livre sortira le 22 mars 2023.
QN : Mais au tout début de ta carrière, tu n’étais pas autoéditée ?
PR : Si. Mais parce que le tout premier roman édité, je n’avais aucune connaissance dans l’édition, j’étais à Dubaï, donc même pas en France, et pour rencontrer des éditeurs, ce n’était pas top. Donc je me suis autoéditée sur une plateforme et ça a bien marché. Il y a eu un petit frémissement et la maison qui m’avait autoéditée m’a appelée pour me demander d’écrire la suite des aventures d’Alexane parce que ça marchait bien. Le tout en m’annonçant qu’ils allaient créer leur maison d’édition en interne, et me demander si ça m’intéressait de partir avec eux. Donc, en un mois, j’avais signé chez eux.
QN : Tu n’as pas connu le parcours du combattant des auteurs qui rament pour avoir un contrat, en fait.
PR : Non mais c’est un parcours intéressant parce que la période autoédition n’a pas duré longtemps. Et la maison dans laquelle j’ai signé appartenait à un groupe à qui appartenait aussi France Loisir, qui marchait encore bien. Et à l’époque, en 2016, ça a été une sacrée force de frappe parce qu’ils m’aimaient bien et m’ont beaucoup soutenu. Mais en même temps, a un moment, j’ai senti que ça commençait à vaciller, et j’ai pu partir deux ou trois ans avant que ça ne s’effondre. C’est là que j’ai découvert que quand tu es chez France Loisir, tu es connu uniquement des abonnés de France loisir et de personne d’autre. Et quand tu quittes ce système, l’abonné ne te suit pas, puisqu’il ne va jamais en librairie autre que celle-là et donc, même s’il t’aime bien, si tu n’es plus à France loisir, dans son esprit, tu es mort. Et en face, le réseau de distribution « normal » ne te connait pas et pour les libraires, tu es tout nouveau. Ce qui fait que tous ceux qui m’ont connue avec Un jour tu paieras, m’ont en réalité connue avec mon quatrième livre. Qui est une sorte de renaissance puisque ce roman était enfin dans une librairie normale. Sortir de France Loisir a fait que j’ai dû tout recommencer et beaucoup travailler pour me refaire un nom chez des gens qui ne me connaissaient pas. Autant chez le lecteur que dans les salons.
QN : Vraiment une sorte de seconde vie.
PR : C’est ça. Et si j’étais malgré tout restée chez France Loisirs, je me serais probablement retrouvée à bout de souffle, sans le même succès et sûrement pas le prix Cognac. C’est un autre challenge, mais aussi d’autres portes qui se sont ouvertes.
QN : Mais tes précédents romans sont toujours disponibles ?
PR : Seulement sur les sites internet.
QN : Une réédition de prévue ?
PR : Pour l’instant, non. Il y a énormément de travail dessus parce qu’à l’époque de leur publication, la maison d’édition avait un système de correction extrêmement basique, qui n’a rien à voir avec celui de Marabout ou Harper. Et il y a en plus une vraie différence de style. J’ai forcément mûri dans l’écriture et je me suis améliorée. Donc je suis consciente que ça représente énormément de travail. Peut-être un jour, mais il faudrait complètement les reprendre. D’ailleurs, je suis toujours un peu gênée quand un lecteur qui m’a connue avec le prix Cognac me dit « Bah tiens, je vais vous prendre le tout premier », je ne peux pas m’empêcher de le prévenir que ce sont deux mondes parallèles. Et à l’inverse, un lecteur qui a adoré mon premier roman, j’ai envie de lui dire de se jeter sur les autres. Parce que, s’il a aimé celui-ci, il ne sera clairement pas déçu de la suite.
QN : Après, quand tu regardes Cédric Sire qui ressort ses premiers romans en poche chez Harper, tu peux te dire : « pourquoi pas ? »
PR : Ce n’est pas une porte que je ferme parce que depuis le prix, je vois les choses qui ont changé. Les libraires et les prix littéraires me regardent différemment. Avec la sortie poche, il va peut-être encore gagner en visibilité. Les choses peuvent vite s’enchaîner et me faire arriver à une notoriété que je n’ai pas encore atteinte, par exemple par rapport à Cédric Sire. Et ce pas là, peut faire qu’on va peut-être s’intéresser à mes premiers romans. Mais là, je pense que c’est encore un peu tôt et qu’il y a d’autres étapes à passer avant. En même temps, c’est ça qui est sympa, je trouve dans le métier d’écrivain. On a plein de marches à monter, chacun de son côté. Ça peut être juste débuter par se faire éditer parce que, déjà ça, ce n’est pas donné à tout le monde, après tu as le passage en poche, peut-être la traduction… C’est tous des petits challenges que tu te mets et c’est toujours sympa de voir que tu y arrives, avec plus ou moins de temps. Tu travailles beaucoup, tu persévères, tu montes ta petite marche et d’un coup, tu as cette pointe de fierté quand tu vois que ça fonctionne. Je trouve ça extrêmement grisant d’avoir toujours une carotte à atteindre.
QN : Pour quelqu’un qui ne te connaît pas du tout, tu lui conseilles de commencer par lequel ?
PR : Si c’est quelqu’un qui me connaît pas du tout, je lui conseillerais plutôt de commencer par Je pensais t’épargner. Je trouve qu’il est dur, c’est un vrai polar bien sombre, j’ai mes deux héroïnes de cœur… Et je trouve aussi que leur confrontation peut donner envie d’aller rattraper les romans précédents. Par contre, ils peuvent tous se lire indépendamment.
QN : Parce que du coup, dans l’ordre, c’est quoi ? Parce qu’au quartier noir, on a le toc de la saga. On se sent obligé de tous les lire dans l’ordre…
PR : Alors, en premier, ce sont les trois de France loisir, La fée noire, Ton dernier souffle et On a tous une bonne raison de tuer. Ceux-là c’est ceux qui concerne Alexane. Et Pauline, ça commence par Un jour tu paieras et ça continue dans Je pensais t’épargner. Après, voilà, quand on aime le polar, Un jour tu paieras est plus soft.
QN : Plus soft peut être, mais Pauline est quand même très anti-héroïne ambiguë, tête de cochon qui ne s’embarrasse pas des bonnes manières et qui sait exactement ce qu’elle veut.
PR : Et vous allez être contents, elle revient dans le prochain, dans Quand tu ouvriras les yeux. Mais elle sera toute seule. Sans Alexane. Il me restait quelques pistes à explorer dans sa vie personnelle, donc j’en ai profité.
QN : Et donc pour l’instant, ces cinq-là, et le dernier qui est un one shot, qui va sortir en poche prochainement.
PR : C’est ça. Après voilà, comme je disais tout à l’heure, apparemment Damien a, étonnamment, beaucoup plu et beaucoup de lecteurs m’ont demandé quand il allait revenir. Alors la porte n’est pas fermée et peut-être qu’un jour, il me manquera suffisamment pour que j’aie envie de le faire revenir.
QN : Et en cas d’adaptation, tu préfèrerais film ou série ?
PR : Ça dépend. Film, ça peut être sympa et si c’est en série, je pense qu’il faudrait peut-être rajouter un peu de matière. Ça ne me fait pas peur parce que j’ai encore de quoi étoffer si besoin. Après, de ce que j’en sais, c’est un monde parallèle les adaptations au cinéma. Il y a d’autres contraintes et il faut penser à tout bien plus loin que pour un livre.
QN : Et comme acteur ou actrice, tu aimerais qui ?
PR : Pour Damien Deguire, j’avais quelqu’un en tête, qui tourne énormément dans des séries TF1. Lannick Gautry… Comme ça, ça ne dira rien à personne mais si vous voyez sa tête, tout le monde le connaît. Il a beaucoup joué dans des séries TV. Lui, je trouve qu’il a une bonne tête pour un Damien. Quoique peut-être un peu vieux. Mais après, de toute façon, je ne sais pas si vous savez, mais en fait, on ne choisit pas nos acteurs. J’ai par exemple appris que, selon le producteur et la chaine avec laquelle un auteur signe, ils ont un catalogue d’acteur qu’ils nous imposent.
QN : Ah mais en tant qu’auteur et peut être scénariste, vous avez quand même un choix, certes restreint, sur les acteurs quand même.
PR : C’est un peu plus compliqué que ça. Par exemple, admettons, un auteur est adapté par France télévision. En fait, le producteur va venir avec son panel et dire « elle, il faut la faire jouer, donc faut la caser quelque part ». Un auteur adapté n’a pas vraiment le choix de l’acteur.
QN : Et tu fais déjà partie de ces auteurs-scénaristes ou tu n’as pas encore écrit de scénario ?
PR : Ah non, ça, c’est un monde que je découvre petit à petit en discutant avec des gens. Récemment, par exemple, quelqu’un qui m’a dit que j’avais une plume très visuelle. Notamment les lieux. Vu que j’y ai habité ou que j’y habite encore, je les décris et je me mets vraiment dedans. Mais pareil, une autre chose que j’ai apprise, c’est que, même si en tant qu’auteur, on te dit que tu as une semi-plume de scénariste, tu n’écris jamais seul. Tu es toujours avec quelqu’un de qui c’est le métier. Pour t’aider, et même écrire les dialogues. Une façon de t’apprendre aussi le métier sur le tas, pour eux. Donc si un jour, j’en ai l’occasion, c’est sûr que c’est quelque chose que j’aimerais essayer. J’adorerais écrire un scénario et rejoindre le cercle des auteurs qui font ça. Comme Niko Tackian, Franck Thilliez… Même Olivier Norek, qui vient de nouveau d’écrire, il y a peu de temps, une série pour France 2. Les invisibles, je crois. Et apparemment il gagne mieux sa vie en tant que scénariste qu’en tant de romancier. Mais même côté personnel, j’adorerais, un jour, avoir cette double casquette.
QN : Et puis, on ne le voit avec pas mal d’auteurs qui sont déjà passé et qui nous ont dit que scénariste était très différent d’écrivain. Donc si tu deviens un jour scénariste, tu devras repasser nous donner la vision de quelqu’un qui vient d’entrer dans le milieu ! Parce qu’Olivier Norek était déjà bien installé quand il est passé en visio.
PR : Olivier Norek, il enchaîne les scénarios. Et je trouve ça passionnant parce que c’est vraiment une autre discipline. Mais ça ne plaît pas à tous les auteurs. J’en connais qui sont adaptés et qui ne veulent absolument pas être mêlés au scénario. Personnellement, j’adorerais.
QN : Ça permet surtout de garder une ligne de conduite et une cohérence dans ce que tu fais. C’est un sujet qui revient assez souvent sur des adaptations bâclées, avec des personnages complètement différents et des intrigues qui sont très raccourcies.
PR : Dernièrement, c’est l’adaptation du syndrome E de Franck Thilliez qui n’a pas marché. Les gens ont été assez déçus de ça. Et je crois qu’il n’a pas été intégré dans l’écriture… C’est surtout pour ça que je pense que dans une adaptation, l’auteur devrait au moins être consulté. Pas forcément coscénariste, mais au moins avec un droit de regard ou de guide pour être sûr que tout n’est pas dénaturé. Et après, il ne faut faut pas oublier que, peut-être, le producteur, il en fait 300 par an, des polars, et que ça peut provoquer une guerre d’ego ou de portefeuille. J’avoue que je ne sais pas, c’est vraiment un monde que j’effleure.
QN : On arrive presque à la fin, tu as une petite anecdote de salon à nous raconter ou pas ?
PR : J’ai une histoire où je me suis sentie bête. C’était une de mes premières dédicaces, et je tombe sur une femme qui me parle un peu d’elle, qui venait de divorcer de son mari, qu’elle était en train de refaire sa vie et qu’elle avait besoin de lire pour se détendre… On papote cinq minutes et quand je lui demande pour qui je le dédicace, et elle me répond « Pour ma femme ». Et j’ai eu un quart de seconde où j’ai bugée parce que je m’y attendais pas du tout. Voilà, rien de grave, juste je me suis sentie bête.
QN : tu as des dates, prochainement ?
PR : Noir charbon dans le nord la semaine prochaine. Puis, en janvier, Coquelicots noir à Nemours. Et après, je pense que ça va être petite pause jusqu’en mars. Le dernier roman a quasiment un an et le prochain s’apprête à sortir donc, on reprendra les salons vers mars/avril.
QN : Et pour finir, des petites recommandations, des livres que tu as aimés, qui sortent des clous… ?
PR : Le dernier Norek, que j’ai dévoré en deux jours. J’ai adoré ! Et dernièrement aussi, c’est chez Jerôme Loubry. J’avais lu Les refuges, que j’ai beaucoup aimé mais j’ai lu Les sœurs de Montmorts et je trouve qu’il y est allé encore plus fort. Voilà les deux derniers coups de cœur que j’ai eu. Après, je ne vous cache pas qu’en ce moment, j’ai un peu de mal à lire parce que la période covid m’a un peu minée. J’ai très mal vécu l’enfermement à la maison. Et je commence à revenir un peu à la lecture avec les livres pépites dont je suis sûre qu’ils vont me plaire. Comme quand j’ai commencé, Les brumes de Capelans, je savais que ça allait être du bonheur. Mais c’est dur de trouver les livres sur lesquels tu vas t’éclater. Même avec les copains, des fois il y a des livres que je n’aime pas, mais pas parce que c’est mal écrit. Juste parce que ce n’est pas le moment. Alors je laisse le temps faire son travail, j’ai des dédicaces super mignonnes dans des livres qu’on m’offre et je suis super contente.
QN : C’est toujours cette histoire de : il y a un moment pour lire un livre. On n’y croit pas et on en parle pas assez, mais c’est vrai. On lit des livres qui sont des fois des pépites et on passe totalement à côté.
PR : C’est ça et ça dépendra de chaque personne et de sa sensibilité. Comme au cinéma, il y a des gens qui vont pleurer pour un film que d’autres trouveront nul ou qui ne comprendront pas forcément les choix du réalisateur. Ces derniers temps, par exemple, je l’ai vu avec Cher connard de Virginie Despentes. Les critiques, c’est tout ou rien. Soit c’est le livre de l’année, soit c’est le pire livre jamais écrit. C’est vraiment quelque chose de personnel. Qui touche ou pas.
Et voici le jeu du portrait chinois auquel Petronille Rostagnat a bien voulu se prêter avec nous :
Et si tu étais...
...un animal ? Un chat ...un livre ? Autant en emporte le vent ...une chanson ? Born to be alive ...un acteur / actrice ? Vivien Leigh ...un film ? Autant en emporte le vent, encore une fois. ...un pays ? La France ...un instrument de musique ? La harpe ...un Plat ? Les frites !
...une citation ? "Crois en tes rêves"
...une saison ? L'été
...un personnage de fiction ? Pocahontas ...un serial killer ? Aileen Wuornos. ...une mort ? Une crise cardiaque ...une méthode de torture ? l'arrachage des ongles ...un lieu de séquestration ? La cave d'un manoir familial. Ce genre d'endroit qui paraît très bien mais qui est extrêmement sordide dès qu'on descend dans les sous-sols. ...un thriller ? Puzzle de Franck Thilliez ou Mort sur le nil d'Agatha Christie ...un monstre imaginaire ? Frankenstein ...une arme ? Un couteau
Petit papotage de fin de session...
PR : Au départ, à la place du couteau, j’avais pensé à un petit pistolet parce que j’ai eu la chance de pouvoir tirer plusieurs fois à l’école de police de Nîmes et j’étais très à l’aise avec le Sig Sauer. C’est un petit 9mm, qui passe nickel dans la poche, comme un petit bijou. Et d’ailleurs, la première fois que je suis revenue du salon de Nîmes, j’avais tellement aimé que j’ai dit à mon mari que je voulais passer le concours pour être commissaire. Parce que j’étais encore dans les temps, tu pouvais le passer jusqu’à 38 ans à l’époque. Et mon mari m’a beaucoup fait rire parce qu’il m’a regardé et m’a dit quelque chose comme « euh, non, merci. Je t’ai connu, t’avais 19 ans, toute petite et toute mignonne à faire du marketing. Là, maintenant, tu écris tes trucs atroces donc, t’es gentille mais on va peut-être se détendre ». C’était vraiment l’air de dire « je n’ai pas signé pour ça ! ». Mais du coup, ce n’est pas plus mal, une fois par an, je vais là-bas, je tire pendant une petite heure et puis peut être qu’un jour, je m’inscrirai en club de tir.
QN : Et tu tires qu’au petit calibre ou t’as déjà essayé plus gros ?
PR : Ils m’ont déjà fait tenir des mitraillettes, mais c’est trop lourd. Le truc fait 10 ou 15 kilos et moi, j’en fais 45 toute mouillée, donc quand il me dit « bah, tires… » je suis là, dans ma tête à me dire « bah oui, mais ce n’est pas que je veux pas mais c’est lourd ! ». Donc non, juste du petit calibre, c’est bien.
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